Apprentissage tout au long de la vie : le cas du Maroc

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Le virus de la COVID-19 a provoqué une crise sanitaire mondiale sans précédent accompagnée de graves secousses socio-économiques. Plus que jamais, l’éducation se retrouve au cœur de tout développement durable. La résilience des systèmes éducatifs à travers le monde est attendue tant les nouveaux défis se révèlent complexes et difficiles à relever.

L’UNESCO, qui a un rôle central à jouer, a réagi dans l’immédiateté en renforçant ses programmes éducatifs et en incitant toutes les parties prenantes à devenir plus créatives et plus agiles.

Dans cette perspective, les gouvernements se sont engagés à mettre en place des systèmes et des réformes permettant d’assurer le droit à l’éducation et de généraliser l’enseignement et la qualification pour tous.

Aussi, afin de garantir une éducation inclusive et équitable, l’apprentissage tout au long de la vie s’impose avec plus d’évidence, de pertinence et d’ambition.

C’est dans cette perspective que le Maroc a consolidé, à l’instar d’autres pays, un certain nombre de programmes palliatifs et complémentaires de l’apprentissage tout au long de la vie.

La vision stratégique 2015-2030 de la réforme du système de l’éducation, de la formation et de la recherche scientifique au Maroc reposait sur trois principes fondamentaux, à savoir : l’équité et l’égalité des chances, la qualité pour tous et la promotion de l’individu et de la société. 

Une stratégie globale pour l’apprentissage tout au long de la vie a été ainsi adoptée pour gagner le pari de la généralisation, et de manière durable, du savoir et de l’information, de l’éducation et de l’enseignement pour tous et de l’investissement le plus sûr pour le développement humain.

Dans la même cohérence, et pour s’attaquer à la complexité des réformes à engager, le Maroc a également adopté, en 2019, la loi-cadre 51.17 relative au système de l’éducation, de la formation et de la recherche scientifique dans laquelle l’apprentissage va occuper une place centrale.

Sur le plan opérationnel, plusieurs initiatives ont été entreprises grâce aux efforts déployés par les différents acteurs. Ces efforts se poursuivent afin de promouvoir l’apprentissage tout au long de la vie au Maroc. Parmi ces mesures, on citera notamment :

  • Le programme d’éducation non formelle visant la lutte contre la déperdition et le rattrapage scolaires, composé de deux axes, à savoir l’École de la Deuxième chance  pour les enfants non scolarisés de 8 à 13 ans, et l’École de la Deuxième chance nouvelle génération visant les jeunes déscolarisés entre 13et 20 ans.
  • Le programme d’alphabétisation touchant annuellement plus d’1 million de bénéficiaires.
  • Les universités populaires visant le rehaussement du niveau culturel des populations et le développement des compétences dans le domaine des projets.
  • L’enseignement par correspondance orienté vers un public dont l’objectif est la préparation à la certification.
  • La préparation aux examens certificatifs des candidats libres permettant annuellement à des milliers de jeunes de décrocher le diplôme du baccalauréat.
  • L’enseignement à distance qui a connu un bond dans les circonstances sanitaires actuelles, avec notamment la production de ressources numériques et la mise en place de plateformes pour assurer la continuité pédagogique lors du confinement sanitaire.
  • Le développement du savoir et des compétences des jeunes en TIC à travers un programme permettant la formation des enseignants, l’élaboration des ressources numériques et le développement des usages pédagogiques.
  • La formation professionnelle visant à renforcer l’employabilité des jeunes et la promotion socio-professionnelle des salariés.
  • L’enseignement supérieur englobant l’élargissement de l’utilisation des technologies de l’information, portant notamment sur la mise en place de plateformes numériques pour des cours en ligne.

En outre, et en application des Directives royales appelant notamment à l’éducation et à la formation inclusives, les enfants en situation de handicap bénéficient également de programmes spécifiques de scolarisation et de formation. De même, les enfants des réfugiés et des immigrés sont inscrits dans le système éducatif national.

Par ailleurs, mû par l’ambition de s’inscrire davantage dans la perspective de l’apprentissage tout au long de la vie, le Royaume du Maroc accueillera en 2022 la septième Conférence internationale sur l’éducation des adultes (CONFINTEA VII).

Le Royaume du Maroc sera le premier pays arabe, africain et musulman à accueillir cette Conférence qui se tiendra dans un contexte de défis inédits de par leur ampleur et qui font de l’UIL et à travers lui, de l’UNESCO, des acteurs incontournables pour se relever tous ensemble de la pandémie de la COVID-19, lourde de conséquences pour l’humanité.

Mme Zohour ALAOUI est l’Ambassadrice du Royaume du Maroc à Berlin, Allemagne, ancienne présidente de la Conférence générale de l’UNESCO, et membre du Conseil d’administration de l’Institut pour l’apprentissage tout au long de la vie de l’UNESCO.

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